En quête d’un aménagement pour mon Def

En quête d’un aménagement pour mon Def

Sortie « Aménagement4X4 à Parnans » organisé par Martial du 19 au 22 mai 2018

Texte de Michèle Bosserdet, images des différents participants au weekend

Vendredi 19 mai, le boulot est fini, place à l’aventure !

Fin de journée, départ de Morges avec un trafic déjà dense en vue du weekend prolongé de la Pentecôte. Martial et Joëlle, Jmi, Marion et Anna se joignent au convoi. Trois véhicules en partance pour notre premier bivouac vers Taninges en Haute-Savoie. Afin d’éviter les bouchons de la douane de Bardonnex, le GPS conseille la traversée en ville de Genève, direction «Annemasse par la Jonction». Mes prochaines dépenses seront pour un GPS et un abonnement digne de recevoir WhatsApp. En queue de file, le gymkhana commence !

– Force pas trop, toi, sinon je te gratte ta portière … vite, vite le feu passe à l’orange !

Les gens sont fous, ça pousse, ça klaxonne, ça coupe la priorité. Avec concentration et calme, je colle le Def de devant pour ne pas lâcher mes amis.

– Non Madame, vous n’allez pas vous mettre entre nous … vous voyez bien que nous formons un convoi !

– Et mince, ça y est, je dois m’arrêter, le feu est rouge.

En fin de compte, la circule est si dense qu’on est pas loin les uns des autres. Je vois encore le Def de Jmi. Pas de panique ma grande « l’aventure c’est l’aventure !!! »

– Merci, comme c’est galant de votre part. Oui nous sommes en Def-convoi au cœur d’une ville frénétique, vous l’avez compris !

– Non … c’est un peu suicidaire, pas maintenant avec la poussette et les enfants.

On est tous à la même enseigne : fatigue, faim et ras le bol de la semaine !

J’ai passé mon premier test, excellente mise en forme pour le tout-terrain à venir et creuser mon appétit. Le trafic se clarifie et les Def roulent bon train. Encore une bonne heure de route à travers les montagnes savoyardes pour arriver sur les hauts de Taninges entre pluie, froid et brouillard.

 

Accueil chaleureux, au chalet chez Fred et Alexiane. L’apéro est déjà bien entamé et le cubi de Dom en a déjà pris un coup !

Quelques lits sont installés au chalet pour les frileux de cette première nuit.

– Délaisser son Def pour rien au monde. Les plus téméraires dorment dehors.

 

La petite Anna, remet le monde à l’endroit, Sky attend que quelqu’un lui lance des pives, le grill chauffe, les saucisses prennent des couleurs, la soupe d’orties est réchauffée. On dresse tout de même la table à l’intérieur – il est tard et l’humidité transperce.

L’ambiance est joyeuse, le repas est bienvenu et Anna nous a tous médusés, devant les bols de soupe à l’ortie qu’elle a pu manger. On pourra dire que c’est sa soupe de chalet préférée.

Samedi 20 mai, la montagne resplendit, le ciel promet le soleil

 

Au matin, Dom, Jmi, Joëlle et Martial se réveillent tout sourire par une température de 9°C.

Un copieux déjeuner a remis la journée mouvementée d’hier à flot, Anna gazouille, la vaisselle est rangée, l’aspirateur fait son devoir, le chalet est fermé, les Def sont près au départ. Avant de quitter la Haute-Savoie, un arrêt s’impose à la laiterie de Taninges pour acheter quelques fromages locaux, quelques saucisses à découvrir.

Voilà, c’est parti … autoroute pendant quelques heures, direction Parnans. Le convoi suit son cours à vitesse constante, emprunte par moment les voies lentes.

Sortie de la A 49 à Eymeux. Les départementales sont retrouvées. Les fenêtres s’ouvrent, l’air frais ravigote. Voyager. Découvrir. Traverser l’inconnu qui procure cette sensation unique de chatouilles et de chair de poule.

La campagne ondule, les coquelicots pointillent l’herbe verte, les noyers ne se comptent plus, les grillons chantent, les chiens avertissent notre arrivée. Le hameau de pierres jaunes au bout du chemin de terre des Buis Jacquet se dévoile.

Il est 13.30h. Françoise et Olivier nous accueillent. Vu l’heure tardive, nous ne sommes pas les premiers arrivés pour ce week-end de rencontre « portes ouvertes Aménagement4X4 ».

Un champ prévu à cet effet offre un bel espace de bivouac. Même une tente de douche est installée pour les curieux d’un nouveau système portatif de chauffe-eau à gaz. Avis aux intéressés qui peuvent se fournir d’accessoires divers ici chez Olivier.

Chacun s’installe à sa façon et s’affaire comme des abeilles. On déplie les auvents, place la table et les chaises, sort quelques caisses, quelques sacs, pose un bidon d’eau sur l’aile avant du Def, suspend une serviette de bain, croque un fruit.

Retrouvailles pour certains, découvertes pour d’autres. Nouvelle venue, je fais connaissance, j’écoute et m’intègre rapidement. Je me sens bien au milieu de tous ces gens touchants, intéressants, dévoués, baroudeurs, simples. L’âge n’a pas d’emprise. Le but est le partage. Ici, on parle voyages, mécanique, coutellerie, vins, aménagements, expériences, famille, échecs, nourriture, boue, déserts, desserts, photo, métiers. On partage les histoires des autres, on parle de soi.

– Pourquoi un Def et dans quel but ?

Mon histoire simple a séduit.

Entre onze et quatorze ans j’ai voyagé deux fois quelques mois au Nigéria avec mes parents. L’Afrique me semblait un endroit si naturel et fait pour moi. J’étais envoûtée. Depuis ce moment, mes rêves ont caressé les déserts en tous genres, le monde arabe, le monde berbère, le Sahara, les Sahariens à travers les livres, les contes, les images. Quelques années plus tard, j’ai rencontré un couple qui avait l’habitude de sillonner l’Algérie en promenant quelques touristes. J’écoutais leurs récits avec des étoiles plein mes yeux bleus. Les années passent, je rêve à présent de «Paris-Dakar». La vie familiale, dans toute sa beauté, dans toutes ses difficultés, suit son cours. En 2014, avant l’extinction du mythique « Defender » mon second mari, connaissant mon parcours, m’offre pour mes soixante ans, un TD4 gris métallisé. Depuis ce jour, les étoiles endormies s’éveillèrent et mes rêves se concrétisent.

L’après-midi disparaît avec le soleil. L’apéro perdure, le grignotage aussi. Anna, notre petite mascotte, ramasse des cailloux. Elle nous embellit de bonheur avec son sourire, son minuscule doigt tendu vers ses désirs, son regard interrogateur. Viennent ensuite les grillades, les desserts. La soirée s’allonge sous le couvert illuminé de lampes multicolores où l’ambiance conviviale demeure.

Première nuit dans mon Def, un peu courte ma foi !

 

Dimanche 21 mai, j’ai bien dormi, le soleil est radieux, une belle journée en perspective

Départ en presque fin de matinée pour une promenade dans les collines de Parnans, guidés par Franck, un habitué de la région et MimiEvelyne Avon, ancienne championne de France de Rallye route dans les années 1980-90 – qui roule actuellement dans un Toy 2.4 litres à la sonorité rauque et pneus MUD.

Les  chemins goudronnés, quelques chemins caillouteux à travers la forêt jusqu’à la Tour près de Montmiral – impossible d’accès à notre grand dam – s’enchaînent dans des terrains de plus en plus humides.  Quelques flaques de boue se franchissent sans grandes difficultés jusqu’au bourbier qui va devenir notre terrain de jeu pour un moment exaltant.

On mesure la profondeur avec des branches, on discute la meilleure trajectoire ou la meilleure façon de traverser ce bourbier encore inconnu. Mimi est excitée. Pleine d’expériences de tous genres, elle n’a encore jamais traversé de bourbier. Elle se lance sous des conseils multiples – parfois contradictoires. Ça penche fortement, le bourbier est profond, l’aile droite s’y noie presque. Aller, il faut sortir de là, avec quelques essais elle ressort enfin et louvoie encore sur une dizaine de mètres. Toute fière, elle a passé son premier bourbier.

Un Def se lance à présent, c’est Pascale, la femme du garde forestier, qui prend le bourbier de front avec puissance et tempérament. Chaque véhicule qui passe, creuse un peu plus le terrain. Ce n’est pas son premier passage boueux, elle est visiblement à l’aise. Les grenouilles dérangées dans leur site, se demandent combien de temps ce tsunami allait durer. Elle sautent et s’affolent. Tout est gris de boue, les cailloux, les racines, les grenouilles.

La grenouille que Martial a sauvée et envoyée, de ses mains, dans les hautes herbes, a peut-être échappé à notre jeu cruel. Mais dans l’empressement, il a oublié de l’embrasser. Il ne saura jamais si c’était une princesse !

Jmi se lance à son tour, troisième Def. Le passage devient ardu, les essais se multiplient et le fond se creuse encore et encore. A force de conseils, de tentatives répétées, de balancements d’avant en arrière, le Def avance par petites tranches. Jmi sort finalement du bourbier et continue le long du chemin glaiseux et gras. Les jeux sont terminés, le chemin n’est plus praticable. C’est l’heure de rentrer, de raconter, de sécher cette boue à grenouilles et de remettre les voitures en station bivouac.

Après toutes nos émotions, le repas est bienvenu, l’après-midi passe tranquillement avec les rires de nos exploits du matin. Fred, Alexiane et Sky sont prêts au départ, ils quittent Parnans par les chemins de traverse, en profitant, je l’espère, de quelques paysages et endroits paisibles. Dans la foulée, une vague
de voitures quitte aussi le hameau.

J’apprend qu’Olivier aurait un aménagement de démo qui correspondrait à mes attentes. Il accepte de me l’installer provisoirement afin de tester le confort du couchage. La détente continue en mangeant, les discussions fusent, on voyage dans nos têtes, on visionne des films. Il est tard et l’heure du test nocturne.

 

Lundi 22 mai, jour de retour vers la Suisse

Le camp se vide, JmiMarion et Anna sont partis la veille. Mimi tôt ce matin. Les nouveaux amis se quittent et se promettent de rester en contact.

Pour ma part, cette sortie était sans attente particulière et je rentre la tête remplie de belles rencontres, de belle histoires, avec un Def tout aménagé et opérationnel pour bivouaquer n’importe où.

Joëlle, Martial, Dom et moi-même – trois Def – repartons vers la Suisse. En chemin, nous quittons Dom près de Lyon et nous continuons en direction de Morges dans une circulation moins pire que pressenti.

Un grand merci à Françoise et Olivier pour l’accueil dans leur hameau isolé et magique.

Michèle Bosserdet

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